Action & lobby
Il y a un mois, le GRACQ annonçait les résultats du premier baromètre cyclable réalisé à l’échelle de la Wallonie. Il s’agit d’une grande enquête de satisfaction des politiques cyclables communales. 13.500 personnes ont répondu à ce sondage, dont 1000 personnes ne pratiquant pas le vélo (ces dernières ont répondu à un questionnaire spécifique).
Bonne nouvelle pour Gembloux : notre commune est placée à la seconde place des communes de 20.000 à 50.000 habitants, après Ottignies-Louvain-La-Neuve, et à la 4ème place wallonne après Marche-en-Famenne, Ottignies-LLN et Malmedy !
Si l’on peut se réjouir de la satisfaction des usagers du vélo à Gembloux comparativement aux autres communes wallonnes, il reste néanmoins intéressant d’observer la côte finale obtenue qui est de « D », soit une note « moyennement favorable » (voir échelle ci-dessous), et qui démontre la perfectibilité des actions et aménagements cyclables mis en place, au regard de l’avis des usagers.
La méthode étant inspirée de celle utilisée en France, il nous est possible de comparer les résultats avec les communes françaises : Gembloux arrive à la 24ème place des communes de 20.000 à 50.000 habitants et n’atteindrait pas le top 200 toutes communes confondues. Une marge de progression est dès lors possible !
LE BAROMÈTRE CYCLABLE DE GEMBLOUX
Après analyse et dépouillement du sondage, nous comptabilisons 142 réponses pour la Commune de Gembloux. Parmi celles-ci, on retrouve un bel équilibre entre des cyclistes quasi quotidiens, réguliers ou occasionnels. En outre, la plupart des répondants ne sont pas « que » cycliste, mais possède un permis de conduire et un véhicule motorisé.
A l’issue de ce baromètre, si l’on peut se targuer de la 2ème place wallonne, il faut malgré tout relativiser ce point en observant le résultat suivant : seuls 16% des Gembloutois trouvent bonnes ou très bonnes leurs conditions de circulation à vélo, et 32% acceptables. Ce diagnostic global reste sévère et soulève plusieurs points à améliorer pour favoriser les déplacements à vélo dans la commune.
LES ENDROITS PROBLÉMATIQUES SUR LA COMMUNE
Parmi les endroits les plus dangereux recensés sur la commune, la grande majorité des cyclistes gembloutois ont cité les nationales qui traversent la commune et plus particulièrement la N4 et la N29. Les locales GRACQ des communes situées sur la N4 entre Wavre et Namur se sont d’ailleurs unies il y a un an pour porter une demande de « corridor vélo » afin de pouvoir circuler à vélo de manière rapide et sécurisée sur cet axe important. L’on pourra regretter que la Commune soit pénalisée pour l’aménagement de voiries dépendantes d’un autre niveau de pouvoir. Cela démontre néanmoins tout l’intérêt d’encourager la Wallonie à améliorer la qualité de ses infrastructures, notamment en matière de déplacements actifs.
Parmi les autres endroits problématiques cités par les répondants, on retrouve l’accès à la gare ferroviaire et les vols de vélos qui y sont fréquents, la circulation dans le centre-ville notamment aux heures de sorties d’école et l’avenue de la Faculté. L’utilisation des sens uniques limités semble également problématique pour certains cyclistes interrogés (méconnaissance du fonctionnement par les autres usagers et manque de signalisation).
QUELLES PRIORITÉS EN MATIÈRE DE POLITIQUE CYCLABLE ?
Les principales attentes des 142 cyclistes locaux sont de pouvoir bénéficier d’un réseau cyclable complet et sans coupure, avec des itinéraires rapides, directs et bien entretenus (boue, flaques et nids de poules sont encore trop fréquents aux yeux des cyclistes gembloutois). Des projets tels que la liaison cyclable entre Walhain et Gembloux (cfr reportage récent sur Canal Zoom) sont donc à féliciter et feront certainement des heureux parmi la communauté cycliste.
DES SOUHAITS ?
Parmi les souhaits évoqués par les répondants, on retrouve l’idée de mettre en place une « école du vélo » pour sensibiliser les autres usagers à la bonne cohabitation avec les cyclistes, le développement des formations enfant-parent à vélo (le GRACQ Gembloux en organise une le 4 juin), la promotion du réseau point-nœud et puis pourquoi pas une journée sans voiture ? De quoi inspirer nos responsables locaux afin de viser la première place lors du prochain baromètre en 2023…